Un de mes professeurs de lycée avait l’habitude de faire comprendre l’art à sa classe endormie en disant ceci : « faire de l’art, c’est simplement tirer un élastique le plus fort possible par les deux bouts, et saisir l’instant juste avant qu’il ne se casse ».

Le solitaire, vaisseau de colonisation, a quitté une terre à feu et à sang depuis belle lurette pour aller voir si les pâturages ne sont pas plus verts plus haut dans l’espace. En quête d’ailleurs, des centaines de vaisseaux lui emboîtèrent le pas et le suivirent dans sa perte.

Il est ceci de sympathique dans la race humaine que l’on peut toujours asservir ou tuer son prochain, que ce soit sur Terre, comme dans l’espace. L’essentiel de la flotte se décima par elle-même, et le solitaire fut le dernier à dériver entre les étoiles.

Le protagoniste principal de cette nouvelle est le chef de la sécurité, dont la morale confine au tragique. Pourquoi ? Est-ce terrible de penser que l’humain doit prévaloir avant tout, même dans un monde qui se délite ? Oui, c’est terrible. Est-ce idiot de prendre sous son aile un parasite, un idiot qui se fait appeler Bernacle Bill le Spatial et que tout le monde veut tuer ? Oui, c’est idiot.

Et alors ?

Stupide croyance celle qui veut que l’homme soit gouverné par la raison, plus intéressante déjà celle qui dit que « l’amour est ce qui meut le soleil et les autres étoiles ». Dante l’a affirmé il y a longtemps déjà. Dante, toujours le garder à l’esprit. Et si les humains ne sont plus des êtres à chérir, les malades mentaux et les animaux, oui, trois fois oui. Car voilà Bernacle Bill se fait appeler de la sorte pour cause d’amour immodéré des bernacles, qu’il chérit, qu’il nourrit, qu’il soigne de ses mains. On sent là des relents savoureux du Do androids dreams of electric sheeps ? De Philip K.Dick. A lire. Comme la nouvelle de Shepard, le roman de K.Dick est gonflé d’un espoir amère, mais bien présent.

 Le libraire gage que les nouvelles qui suivent celle-ci sont du même acabit, sinon plus impressionnantes encore.

Alors, quoi, à lire ? Bien sûr.

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mai 10, 2013

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