Publiée dans le n°22 de la revue Lapin, éditée par L’Association, Les Trois maris du tamia goguette est une histoire vraie, racontée par Alan Cope et dessinée par Emmanuel Guibert.
Durant les 14 pages qui composent ce récit, le lecteur suit le parcours d’une femelle tamia qui perd, un à un, chacun des maris qui lui ont été donnés par le couple dont elle est l’animal de compagnie. Si, à première vue, on peut être surpris par le dénuement de la trame, on s’aperçoit vite que sa simplicité apparente n’est qu’un artifice permettant au narrateur de focaliser l’attention de son lecteur sur la complexité, la beauté et la magie des relations qui se tissent entre le tamia goguette et ses maris. En un cours laps de temps, elle nous paraît tour à tour affectueuse, tendre, distante, entreprenante, hargneuse, pour se révéler enfin humaine. C’est là le tour de force de cette histoire : témoigner du plus petit animal la plus grande intelligence. La vie portée par cette mise à nue est accompagnée d’un magnifique dessin au lavis noir et blanc. Tirant sa force de sa sobriété, il porte l’histoire sans jamais s’y substituer.
Premiers pas d’une collaboration entre Alan Cope et Emmanuel Guibert qui s’avérera par la suite fructueuse (La Guerre d’Alan, tomes 1, 2 et 3, et L’enfance d’Alan, édition L’Association), Les Trois maris du tamia goguette naît de cette idée que la vie est quelque chose qui se célèbre. Comme le dira Emmanuel Guibert, « dès qu’on a ressenti qu’il y avait des grandes capacités de joie dans l’existence, on se sent désireux de transcrire noir sur blanc les raisons d’aimer être là » (propos recueillis par Gilles Ciment à l’occasion d’un entretien paru dans 9ème Art, n°8, janvier 2003).
Laisser un commentaire