Les trois récits qui composent cette BD sont situés à autant d’époques différentes : préhistorique, antique et contemporaine. Qu’il soit gouverné par les femmes, la censure, l’art ou la gloire, l’homme ne change pas, et pourtant la vie fleurit en lui. Que l’on soit dans la peau d’un homme préhistorique vacillant entre l’amour des femmes et celui de l’art, dans celle d’un centurion romain sur lequel la censure du pouvoir s’exerce aussi bien sur sa pensée que sur sa sexualité, ou encore dans celle d’un artiste raté chouinant dans les jupes de sa môman, les galères sont sublimes et pathétiques tout à la fois.

 

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Époque après époque, la chanson intemporelle du glorieux looser monte subtilement aux oreilles du lecteur. Le dessin de Valfret, enfantin, rappelle à nos oreilles le jeu d’un Thelonious Monk dans Round’Midnight : une naïveté construite, réfléchie et maîtrisée. Si le but était de s’approcher du sérieux de la vie avec les yeux d’un enfant, alors c’est réussi.

La couverture du livre sur laquelle est dessinée une parodie d’homme vitruvien, benêt et rigolard, en est un bon exemple. Si l’enjeu était de dire que l’homme n’est rien d’autre que de la viande qui pense, alors l’orgueil intellectuel de chacun des personnages démontre bien qu’il n’y a jamais de réponses quant à la nature de l’homme, de l’art et de la société, il y a juste des questions bêtes et mal posées. 

Dans cet album, Valfret est à la fois cynique et enfantin, comme pour nous montrer, contre tous les moralistes austères, que c’est la seule attitude qui soit un tant soit peu sincère si l’on veut donner son avis sur l’homme. Ecce Homo : voici l’homme, un enfant cruel.

(source : http://www.bodoi.info/critiques/2013-05-27/ecce-homo/67914)

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juillet 26, 2013

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